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La période écoulée depuis la dernière assemblée générale n’a pas éprouvé, comme les précédentes, de mesures sanitaires qui aient perturbé le fonctionnement matériel de l’Académie, même si l’habitude prise des « gestes barrières » conduit encore souvent à saluer avec une certaine distance les consœurs et les confrères. Au demeurant, l’éloignement physique forcé rapproche sans doute plus étroitement les consciences quand on partage un objectif commun. Par ailleurs, les sociétés savantes dont le sujet de prédilection est un territoire circonscrit, ne se situent pas hors du monde et sont forcément touchées par les évolutions en cours, qu’elles concernent la santé publique comme nous venons de le voir, la sécurité, une nouvelle belligérance en Europe, la démographie, la culture, l’environnement naturel ou le cadre institutionnel. Toujours est-il que ces problématiques générales peuvent aussi trouver des réponses dans la proximité. C’est dans cet ample contexte que s’est déroulé le 57^e exercice de notre Académie.

            Depuis 1967, notre association se consacre à la promotion intellectuelle et culturelle du Morvan dans toutes les disciplines scientifiques, humaines et sociales pour mieux connaître cette contrée, accompagner son développement en harmonie avec ses racines et valoriser ses attraits.

            Conformément aux statuts de l’Académie, le rapport moral dresse traditionnellement le bilan des activités entre deux assemblées générales et évoque les projets selon un plan consolidé avec le temps. Nous allons donc encore respecter ce schéma cette année bien qu’il soit évidemment susceptible d’accommodement.

Le mandat du conseil d’administration élu en 2020 arrive à échéance en 2023. Cette dernière année, il s’est réuni régulièrement sans être empêché par un confinement. Il a rempli ses missions sans entrave, c’est-à-dire, orienter les activités de l’Académie en s’efforçant d’encourager les travaux concernant la vie quotidienne des habitants et les thématiques d’actualité morvandelle.

Le conseil d’administration encadre certes, les actions de l’Académie, mais il faut rendre hommage à l’équipe du mercredi qui assure les missions indispensables de gestion. Cette présence hebdomadaire au centre Condorcet est en effet fondamentale pour mener les tâches administratives, recevoir les visiteurs et les chercheurs, répondre au courrier et à la messagerie et effectuer toute sorte d’expédition. Que soient particulièrement remerciés Michel Beaussier et Claude Péquinot, Liliane Pinard et Martine Régnier ainsi qu’Helen Stavropoulos. Notre gratitude va également à Christian Bouchoux qui, outre ses fonctions de vice-président, s’occupe depuis longtemps de nos collections en sa qualité de responsable de la bibliothèque. Observons que d’autres bénévoles sont toujours les bienvenus notamment lors des envois en nombre.

            Sur le plan de l’équipement matériel, il ne faut pas omettre que l’Académie s’est dotée durant le dernier exercice d’un nouveau logiciel pour gérer la comptabilité et les cotisations de ses membres. Elle a fait également l’acquisition d’une imprimante couleur multifonction pour remplacer la précédente qui était hors d’usage.

Les publications semestrielles sur lesquels repose notre mode initial de communication, doivent demeurer le vecteur principal de l’expression de l’Académie bien que leur rythme de parution ait été perturbé pendant la période COVID. Elles cautionnent l’autorité d’une société savante et soutiennent son positionnement. Deux bulletins ont été publiés dernièrement :

Le numéro 91 composé de deux articles, le premier de Christian Epin sur les différentes conceptions territoriales du Morvan, intitulé A la recherche du Morvan, et le second intitulé les sobriquets aux environs de Planchez par Michel Salesse et Noëlle Renault.

Le numéro 92, dont la parution est en cours, est consacré à La faune halieutique en Morvan par Sébastien Gautier.

Le numéro 93, prévu pour la fin de l’année comprendra également deux articles, l’un par Jacquie Bernard sur les inventaires et baux de domaines morvandiaux au XVIIIe s, l’autre par Liliane Pinard sur les roches remarquables en Morvan.

D’autres titres sont envisagés, notamment sur l’élevage en Morvan par Didier Verlynde ou sur la vie municipale à Villapourçon dans la seconde moitié du XIXe siècle par Christian Bouchoux.

Outre les bulletins, les actes des tables rondes sur l’Energie en Morvan devraient faire prochainement l’objet d’une publication grâce à un logiciel qui permet de retranscrire les enregistrements numériques des interventions orales.

La Lettre numérique remplace depuis plus de sept ans maintenant la Page du Morvan qui paraissait naguère dans le Journal du Centre. Elle est essentiellement diffusée par internet, mais quelques exemplaires sur papier sont adressés par voie postale de sorte qu’il a fallu se doter de deux numéro ISSN pour être conforme à la règlementation des publications en série.

Didier Verlynde réalise sa maquette et assure sa diffusion. Des chroniques y sont publiées dans chaque numéro, indépendamment des éditoriaux du président et des comptes-rendus des visites. Dans la lettre n° 16 paru en octobre dernier,  Michel Beaussier évoquait la deuxième partie de la carrière de Marcel Rocaboy, ce morvandiau constructeur de voiture électrique dès les années 70. Claude Mandil, ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie et membre de l’Académie qui, touché par la COVID, n’avait pas pu être présent à nos tables rondes, exposait son point de vue sur la situation énergétique du Morvan dans  la lettre n° 17. Jean-Loup Flouest y reprenait également les points forts de la conférence sur la prison panoptique d’Autun de Mme Legros lors de la dernière assemblée générale et y précisait l’avenir du Musée Rolin, ainsi que l’origine du nom de Château-Chinon. Claude Péquinot et Jean-Loup Flouest retraçaient la visite du MuséoParc et du site  d’Alesia, dans la lettre n°18, tandis que Christian Epin évoquait le sort de François Paumier, un faux monnayeur morvandiau. Enfin dans la lettre n°19, diffusée actuellement, outre le compte rendu de la visite d’Avallon par Jean-Loup Flouest, une récente restauration d’une stèle est l’occasion d’évoquer le maquis Maurice sur la commune de Saint-Prix.

Didier Verlynde s’occupe aussi du site internet de l’Académie qu’il actualise régulièrement. Il a réussi en particulier à mettre en ligne toutes les interventions des tables rondes sur l’énergie qu’il est possible d’écouter comme si l’on était présent à cette manifestation. 

La bibliothèque, sur laquelle veille Christian Bouchoux, constitue assurément aussi l’un des piliers de l’Académie. Plus d’une centaine d’ouvrages l’ont complétée ces trois dernières années par dons ou acquisition à l’occasion de ventes aux enchères. Elle renferme naturellement des ouvrages consacrés au Morvan sous tous ses aspects et selon toutes les disciplines. Elle possède bien sûr la collection des bulletins de l’académie, les revues auxquelles elle est abonnée, et tous les périodiques qui font l’objet d’échanges réciproques avec d’autres sociétés savantes. 

Elle s’accroit chaque année au point qu’elle rencontre aujourd’hui des problèmes de place. Christian Bouchoux a proposé au conseil d’administration une liste d’ouvrages dont il faudrait se séparer et la suppression des abonnements de revue qui n’ont pas de rapport avec le Morvan. Il a néanmoins procédé à un nouveau rangement des collections dans 33 unités de rangement (UR) bien localisées par notre président qu’il s’agisse de meubles ou d’étagères corrélés à un index de 135 thèmes retenus par notre bibliothécaire permettant de retrouver facilement les ouvrages.

La bibliothèque se trouve dans un local mis gracieusement à disposition par la ville de Château-Chinon au premier étage de l’aile gauche du Centre Condorcet. L’Académie exprime de nouveau sa gratitude à Madame la maire et à la municipalité de pouvoir jouir de cet emplacement qui offre de bonnes conditions de conservation et qui permet à la fois la tenue des réunions du conseil d’administration et la consultation des documents. Ces derniers sont compulsés sur place par les chercheurs, les enseignants, leurs élèves et tous les passionnés du Morvan.

            Les sorties s’adressent aux membres qui le souhaitent pour visiter des sites et des monuments en Morvan, en Bourgogne ou ailleurs, pour découvrir des œuvres ou faire des rencontres dans un cadre toujours convivial. Si la fin de l’épidémie a permis de reprendre leur rythme d’antan, l’explosion des coûts du transport en autocar oblige maintenant à utiliser les voitures individuelles et recommander le co-voiturage.

            Le 8 octobre, la sortie d’automne a conduit nos adhérents au MuséoParc d’Alésia et sur le site antique d’Alise-Sainte-Reine. Le talent du conférencier, M. Claude GRAPIN, conservateur en chef du patrimoine, a suscité la satisfaction unanime des participants. Il a su faire partager ses connaissances et permit une bonne compréhension des manœuvres des armées gauloises et romaines sur le champ de bataille.

Une excursion à Avallon où le musée était à revisiter, a été programmée le 3 juin dernier. L’Académie s’y était déjà rendue en 2002 sous la houlette de Claude Rolley et le circuit, à l’époque, avait été surtout orienté sur les curiosités archéologiques du musée, de la ville et de ses remparts. La visite du 3 juin portait sur des thématiques différentes. Agnès Rousseau-Deslandes, la nouvelle conservatrice du Musée de l’Avallonnais présenta d’abord une exposition sur la genèse des œuvres artistiques puis sur la vie et l’œuvre de l’orfèvre et bijoutier Jean Després dont les créations furent très influencées par les formes industrielles observées pendant sa formation professionnelle. L’après-midi, une conférencière avallonnaise accompagna le groupe durant une promenade passionnante dans l’axe de l’éperon sur lequel se trouve le site initial d’Avallon pour sensibiliser les visiteurs aux lieux de pouvoir.

Au-delà de ses activités accoutumées, l’Académie est toujours attachée à développer ses contacts avec d’autres associations, les collectivités territoriales et le public, témoignant ainsi son ouverture vers l’extérieur.

Elle s’engage ainsi depuis longtemps avec l’Association bourguignonne des sociétés savantes (l’ABSS). Nos académiciens prennent régulièrement part à son colloque devenu annuel. Deux d’entre eux sont intervenus l’année dernière à Chalon-sur-Saône où la rencontre avait pour thème Histoire de l’image et image de l’Histoire. Brigitte Maurice-Chabard y a prononcé un  hommage à Nicéphore Niépce et Daniel-Henri Vincent y a traité de l’image au service du patrimoine linguistique et ethnographique. Gageons que le prochain colloque qui se tiendra à Langres les 21 et 23 octobre prochains sous l’intitulé En faire tout un plat : les arts de la table à travers les siècles donnera lieu encore à des interventions de nos membres.

Il existe une véritable synergie entre l’Académie et le  Parc Naturel Régional du Morvan. Son président et trois des membres de son conseil scientifique sont académiciens du Morvan Ces deux organismes partagent évidemment le même sujet d’intérêt et sont complémentaires. L’académie a apprécié l’année dernière combien le Parc avait apporté son soutien logistique lors des Tables rondes sur l’énergie en Morvan. 

L’Académie collabore avec la ville de Château-Chinon pour l’aménagement de la colline du calvaire et de l’ancien château. Une recherche par LIDAR, un acronyme qui signifie en français « détection et estimation de la distance par laser », qui permet « d’effacer » le couvert forestier et ainsi d’étudier une vaste étendue à explorer sans pratiquer d’excavation, a été effectuée. Cet outil archéologique aide efficacement à identifier toutes les substructions de sous-sol. Il devient désormais possible d’établir des notices pour contribuer à la signalétique du site. Mme Sylvie Richoux, nouvelle conservatrice en charge des musées du Costume et du Septennat, a également fait profiter notre conseil d’administration d’une présentation du projet de cité muséale et un partenariat a été évoqué à cette occasion.

 Les excellents rapports avec Fréquence-Morvan offre à l’Académie une audience plus large que la communication écrite. En outre, cette radio locale prête régulièrement son concours technique lors des colloques exceptionnels.

Notre société est la marraine des prix littéraires du Morvan et Jean-Loup Flouest, notre président est membre du jury. Le prix Marcel-Vigreux, a été décerné le 29 août dernier à Pierre Demoux pour son ouvrage aux éditions La Tengo intitulé À la poursuite du train fantôme le long de la voie ferrée désaffectée entre Avallon et Autun. Le prix Henri Perruchot a été attribué à Joël Le Goff pour son récit épique des aventures d’un ancien flotteur au XIXe, intitulé Le grand détour aux éditions Mutine.

La fin des mesures sanitaires a permis à l’Académie de renouer avec les manifestations et les fêtes du livre locales. C’est bien sûr l’occasion de se faire connaître, d’échanger avec le public et d’accrocher de nouveaux lecteurs, mais aussi d’enregistrer les attentes.

Liliane Pinard était présente à Château-Chinon le 15 août à Faites la fête en Morvan, Martine Régnier encore à Château-Chinon le 10 septembre pour le Forum des associations, Claude Péquinot le 18 septembre au salon du livre de Bard-le-régulier, Jean-Loup Flouest le 20 novembre au salon du Livre d’Etang-sur-Arroux, Michel Beaussier le 14 mai à la fête du livre de Saint-Germain-de-Modéon. Qu’ils en soient remerciés

Dans l’esprit des Tables rondes sur l’Energie en Morvan, il est envisagé, d’organiser en 2024 des manifestations analogues sur des thèmes comme Vivre et renaître en Morvan après la COVID et l’intercommunalité. Il s’agit là à nouveau d’investir la réflexion dans un domaine plus anthropologique conformément à l’orientation que le conseil d’administration dont le mandat se termine, avait adopté en 2020.

En tout état de cause, qu’il s’agisse d’investigations portant sur l’actualité morvandelle ou d’études scientifiques et culturelles plus conventionnelles, le conseil d’administration et le bureau remercient vivement tous ceux et toutes celles qui contribuent aux travaux de l’Académie.