Académie du Morvan

Bulletin n° 56 année 2003


Marcel Vigreux

Historien au service du Morvan


Résumé du Bulletin


Les témoignages que regroupe ce Bulletin montrent les divers aspects de la personnalité et de l'action de Marcel Vigreux. Mais c'est surtout leur unité et leur cohérence qui frappent. Morvandiau profondément attaché aux racines paysannes, ce que traduisait la fidélité à sa charge de maire homme de conviction, conscient d'être lui-même un exemple de l'ascension possible, dans une démocratie, pour quelqu'un d'origine modeste considérant ses fonctions à l'Université, au Parc du Morvan comme des moyens qui lui permettaient d'agir, et jamais comme des honneurs recherchés comme tels en même temps, tout à fait étranger aux ambitions politiques, dont on croit savoir qu'il avait refusé la possibilité. Sa thèse, au titre révélateur Paysans et notables du Morvan au XIXe siècle, jusqu'en 1914 , fonde l'analyse historique sur une connaissance concrète des hommes, du pays et des choses, englobe à la fois la peinture de la vie réelle et l'analyse de la structure sociale dans un pays profondément pauvre, où il ne pensait pas possible le développement d'une petite bourgeoisie, d'une classe moyenne dirons-nous aujourd'hui, intermédiaire entre les deux pôles qu'il définissait ce n'était probablement, à ses yeux, que la République qui pouvait, dans les meilleurs cas, permettre de franchir ces barrières. On lui avait dit, lors de sa soutenance de thèse, que son livre était peut-être un peu manichéen. C'est un des grands livres du XXème siècle sur le Morvan. Il le prolongea, devenu professeur, en suscitant et dirigeant des travaux universitaires, dont notre Académie en a publié plusieurs.


A Saint-Brisson, au Parc, son action fut multiple, et sa présence souvent précieuse. Il connaissait, comme maire, les problèmes concrets. Mais il savait l'importance de l'étude et de la recherche, comme de la présentation de leurs résultats au public. Il mit en route deux entreprises, malgré les obstacles les points de lecture du paysage, et ce qu'il appela les maisons à thème, ce musée ethnographique éclaté qui veut rassembler toute une part de la mémoire du Morvan pas celle des évènements, mais celle de la vie difficile, il y a peu encore, sur cette terre rude. C'est aussi l'amour profond des gens du Morvan, la volonté de garder la mémoire de ce dont ils sont capables, qui le poussa à rassembler, par la publication de témoignages et par le Musée de la résistance, ce qui transmettra aux générations futures le souvenir de la souffrance et de l'héroïsme.


J'ai eu la chance, pendant six ans de veiller avec lui aux estimées de l'Académie du Morvan, dans une entente qui fut totale ; nous étions je crois, assez complémentaires. L'essentiel était sa connaissance des gens et des événements, petits plus souvent que grands, sa présence et son implantation ; son autorité aussi, qu'il avait acquise par sa façon d'être et d'agir.


Claude Rolley









8 euros

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Bulletin n°56